La direction mise sur la com’ externe plutôt que sur une gestion interne appropriée

D’ailleurs, VNF a décroché une médaille (d’argent) ! Certes décernée par un groupe de conseil en communication pour une campagne de pub sur les réseaux sociaux vantant le tourisme fluvial, mais bien réelle. Si cette pub ne marque pas les mémoires, la volonté de l’établissement public d’affirmer son image d’établissement attractif et vertueux se concrétise pour entrer avec quelques décennies de retard dans le 21ème siècle. VNF est en train de devenir un établissement (comme tant d’autres entreprises), dont les performances sont jugées par les consommateurs à travers le filtre des réseaux sociaux et des médias.

Aujourd’hui, les industriels comme les administrations peuvent difficilement échapper à ces exigences qui déterminent en partie leur politique de communication. Dans ce contexte la Direction Territoriale du Bassin de la Seine et de la Loire aval fait preuve d’un zèle particulier pour redorer le blason VNF auprès des usagers actuels et futurs. Le logo est associé à nombre d’évènements censés présenter l’établissement sous ses aspects les plus flatteurs. Si FLUDIS, FINX ou encore XYT ne vous parlent pas aujourd’hui, ce seront peut-être demain les moyens de se déplacer ou de transporter des marchandises au cœur des villes en partie grâce à des financements attribués par l’établissement public.

En l’absence d’effectifs, moderniser et restructurer, mais avec qui ?

Il est indéniable que la Direction réussit sa com et change l’image que pouvait avoir l’établissement chez certains esprits chagrins. Toutefois, l’exercice s’arrête dès qu’il faut s’adresser à ses personnels.
Depuis la fin de la crise du COVID avec la reprise de l’activité, les problèmes ont resurgi avec plus d’acuité. Les réponses de la Direction sont malheureusement toujours les mêmes : modernisation et restructuration sont les remèdes qui vont nous sauver de la sinistrose. Inutile d’en discuter, la direction traite le personnel comme un rebouteux le ferait d’un patient récalcitrant qui ne comprend pas le traitement qu’on lui inflige. « Puisque je vous dis que c’est ce qui est le mieux pour vous ! »

Les candidats ne sont pas dupes, les réseaux sociaux ne suffisent pas à recruter

Ce discours en interne se démarque franchement de l’image de modernisme sur laquelle l’établissement veut assoir sa réputation. La complexité de certains recrutements rencontrée par la DTBSL depuis plusieurs années n’est pas étrangère à cet état de fait. Le peu d’attractivité des salaires de la Fonction Publique étant aussi un frein sur un marché du travail aujourd’hui concurrentiel. La crise du COVID, en créant de nouvelles attentes, a mis la fonction « Ressources Humaines » au cœur du débat. Mais encore une fois la déception est grande, les ambitions affichées par la modernisation sont bien loin de la réalité du quotidien des personnels de la Direction.

Communiquer ne suffit plus, la DTBSL et l’établissement dans son ensemble vont devoir apporter la preuve des actions qui sont mises en place. Leur crédibilité est en jeu, n’oublions pas que se sont les personnels qui parlent le mieux de l’établissement dans lequel ils travaillent. Sur ce point de gros progrès sont encore à réaliser avant que la direction figure au palmarès de « l’employeur de l’année ».

Toute la section CFDT-VNF vous souhaite de très belles fêtes de fin d’année.

DTBS : Rien ne va plus, faites vos jeux !

Habituée d’ordinaire à faire vivre ses agents plutôt chichement des subsides du ministère, notre parcimonieuse direction succombe ces dernières semaines à une folie dépensière. La promesse de notre tutelle ne se compterait plus en millions, mais en milliard (un). Curieux revirement, après des décennies d’oubli, pour ne pas dire de mépris de notre premier et seul financier : l’État français.

Si l’importance des sommes peut faire rêver, la manière de les investir est plus inquiétante. Un programme a bien été établi sur la base du financement promis par le ministère. Ce « business plan » reste toutefois un roman d’anticipation. Les crédits peuvent à tous moments être réorientés vers d’autres priorités politiques qui dépendent comme chacun sait de la versatilité des électeurs et encore plus de Bercy. Un autre problème de taille handicape notre direction, elle sait dépenser des millions quand il le faut, mais est incapable de débourser quelques milliers d’euros pour les plus élémentaires fournitures. Le quotidien à la DTBS nous rappelle chaque jour la dure réalité de l’exercice comptable de l’État. Alors véritable opportunité pour la voie d’eau ou simple effet d’annonce ?

Il serait facile aujourd’hui de se tourner vers le passé en se rappelant les grandes orientations stratégiques d’hier et les engagements mirobolants des décennies précédentes. Ces projets stratégiques censés construire un établissement socialement et économiquement responsable (Projet stratégique 2015/2020 Marc Pappinuti). Que reste-t-il de toutes ces promesses ? Le canal Seine Nord Europe traine à sortir des cartons. La viabilité économique, restera-t-elle aussi un vœu pieu, malgré les efforts de la tutelle à supprimer des effectifs ?
La certitude c’est que comme au Casino, cette manne financière en jeu fera sans aucun doute quelques heureux et beaucoup de déçus. Les entreprises qui profiteront des travaux sur les ouvrages seront sans doute comblées. Les agents qui devront changer de poste, voire refaire leur vie ; victimes de la modernisation auront plus de mal à comprendre les nouvelles règles du jeu.

Profitez des vacances d’été bien méritées pour faire un break et oublier, l’espace de quelques semaines le travail et ce contexte parfois pesant. Toute la section vous souhaite de très bonnes vacances.

DR Bassin de la Seine

La DTBS sombre dans le hard et soft skill !

Derrière ces barbarismes se cachent bel et bien des humains avec leurs émotions, c’est du moins ce que cherche à nous faire croire le rapport* effectué à la DTBS sur le télétravail. Un audit réalisé cet été auprès des agents de la direction (après le premier confinement) fait apparaitre tout l’intérêt de ce mode de travail pour les agents qui l’utilise au quotidien. Avec un taux de satisfaction très élevé, cette expérience semblait largement plébiscitée par les télétravailleurs. Si c’est une solution à court terme et un gain de temps certain dans les grandes agglomérations, cette belle médaille a aussi son revers. Ce mode de travail mis en place à la hâte pour quelques mois en mars dernier est encore la norme aujourd’hui. Quel est son avenir ?

Hier, prescrit à dose homéopathique dans notre direction, le télétravail est devenu par la force des choses le remède universel. Difficile de s’en passer aujourd’hui, il est le garant de la sauvegarde de notre activité. C’est toutefois ce qui ressort du questionnaire dans lequel la direction en profite pour s’auto-congratuler, en vantant les qualités du chef : management d’équipes, les techniques d’animation de moments collaboratifs à distance, etc. Ce que les Anglais nomment plus prosaïquement les hardskills (comprendre les vraies compétences techniques). Pour l’employé à distance, le menu est différent : les compétences comportementales transversales, l’adaptabilité, l’autonomie, la résolution de problèmes ; en anglais dans le texte les softskills (tout ce qui ne s’apprend pas). Le rapport décrit toutes les compétences que les travailleurs à distance ont dû développer fissa pour s’intégrer à leur nouvel environnement avec quelques bémols comme l’aménagement des temps de travail, le temps gagné dans les transports est finalement passé à… travailler. Difficile de croire aussi que tout le monde disposait de l’espace nécessaire à ce genre d’activité.

Qu’en est-il un an après ? Pour le retour des télétravailleurs à une situation normale, avec l’envie de reprendre (dixit le rapport), VNF doit être fédérateur et souder les équipes ce qui est tout le contraire du travail à distance. La volonté de préserver la santé des personnels est bien réelle. Une majorité des agents est toujours en télétravail, ceux qui sont satisfaits comme les autres. Dans ses préconisations, le rapport demande des moments de partage et d’écoute, il n’est pas certain que tous les travailleurs à distance bénéficient effectivement de ces moments de la part de leur encadrement. L’avenir est incertain, pas seulement à cause de la pandémie, la restructuration permanente des services a mis à mal la cohésion entre les personnels qui n’a jamais été aussi faible que pendant cette période. Le télétravail ne fait qu’aggraver cette situation de crise permanente. Une majorité d’agents a continué d’effectuer ses tâches sur site. Pour les personnels de terrain dont l’encadrement était placé en télétravail, la situation est encore plus compliquée.

Ce mode de travail peut-il perdurer dans le temps à cette fréquence ? Est-il possible d’exiger beaucoup des autres derrière son ordinateur ? L’individualisme va-t-il se substituer à l’esprit d’équipe ? Sur le long terme, ces questions restent en suspens. Chaque jour qui passe diminue les chances d’un retour à une situation normale.

*Crise sanitaire retour d’expérience au sein de la DTBS

Marathon man

Le projet olympique le porte-flamme de VNF

Ainsi VNF et la DTBS se sont aventurés dans un long marathon et surfent sur la vague olympique pour vendre une image idyllique de l’établissement public. Présenté comme un acteur essentiel de la préparation des Jeux Olympiques de 2024, le fluvial, géré par la Direction du Bassin de la Seine, en profite pour démontrer les atouts de la voie d’eau. Dans les communiqués de presse, la Direction n’hésite plus à évoquer le bilan carbone du transport fluvial, ses faibles nuisances environnementales, le nombre de camions qui ne rouleront pas sur les routes d’Ile-de-France ! La convention qualifiant dans une envolée lyrique d’accélérateur de transition écologique cette formidable avancée…! Ce partenariat c’est un peu le chêne majestueux qui cache la forêt malade du manque d’investissement de l’État. Pourtant les promesses faites par la Direction en 2021 devront être tenues jusqu’en 2024.
Et dans tous les cas faire de telle sorte de ne pas être dépassé par l’événement. La DTBS, SOLIDEO et HAROPA seraient bien inspirés de profiter de cette « dynamique » autour du fleuve pour mettre en exergue les faiblesses de la voie d’eau et de son gestionnaire, et elles sont nombreuses.

L’arbre qui cache la forêt

Les ouvrages de navigation en région parisienne datent pour la plupart du début siècle dernier, voire de la fin de 19e. À l’endroit même où vont avoir lieu certaines épreuves des JO, l’établissement public aura beaucoup de mal à masquer les errements de décennies d’une gestion calamiteuse. La mode actuelle est au vintage, toutefois l’état de certains barrages laisse clairement deviner leur manque d’entretien et le désintérêt de l’établissement à l’égard de ces missions. SOLIDEO et HAROPA risqueraient de tomber de haut en apprenant l’état réel des écluses et des barrages empruntés chaque jour par les convois des entreprises de construction du village olympique.
Comme nous ne sommes pas à une contradiction près, tous ces beaux objectifs ambitieux n’empêchent pas le gouvernement d’inscrire dans le projet de loi de finances 2021 une nouvelle baisse de 99 ETP ! Cela se passe de commentaire !
*(société de livraison des ouvrages olympiques)