Pitoyable…

Le plus pitoyable dans l’histoire est que cet agent attendait cette promotion afin de pouvoir se projeter sur son départ en retraite, mais aussi que la direction pensait qu’il y avait deux exercices promotion au titre de 2021 et que le déclasser ne lui ferait rien perdre, car il passerait en promotion lors du second exercice…

Il passera donc en promotion, mais au titre de 2022, ce qui lui aura juste fait perdre une année… Si, bien évidemment, la direction ne l’oublie pas en cours de route…
Ceci met en avant le fait que, même si les CAP avec les organisations syndicales n’étaient peut-être pas un exercice facile, elles avaient au moins le mérite d’avoir des élus qui connaissaient parfaitement les situations individuelles des personnels, mais aussi le système obscur et complexe des promotions tantôt à l’année N, tantôt à l’année N+1…
Le législateur en a voulu autrement tablant sur une expertise suffisante de ses services.
Le premier exercice en la matière a prouvé qu’il se trompait…
On verra si le cru 2022 sera meilleur…
L’augmentation des taux de promotion défendue par la CFDT devrait aider la direction à éviter les loupés…

Histoire banale…
ATTENTION !!! Public averti seulement :

UN TECHNICIEN :
« Bonjour, monsieur VNF, je suis nouveau chez vous, je m’occupe des travaux sur mon UTI et en faisant le tour de mon secteur, j’ai vu une écluse très vétuste. J’ai envie de la rénover complètement, plateforme, maçonnerie, bajoyer, portes, automatisme.
Quand je suis arrivé, on m’a dit que VNF était en pleine modernisation donc ça tombe bien. J’ai travaillé tout le dossier technique donc quand est-ce que je pourrai commencer les travaux et ainsi contribuer à cet effort de modernisation ? »
VNF :
« Génial, on a besoin d’agents motivés comme vous. Vous allez voir, c’est très simple…
Déjà, il faut que ce soit inscrit dans la programmation budgétaire de la DIMOA. Avec un peu de chance comptez 1 an ou 2, à condition que l’on ait les crédits et suivant les priorités.
Il faut l’AE, les CP…
Ensuite il faut saisir le marché dans MARCO. »
LE TECHNICIEN :
« Bon c’est un logiciel moderne, ça doit être facile. »
VNF :
« Malheureux ! ATTENTION, il y a des paramètres obsolètes qu’il faudra modifier manuellement en éditant sous un format modifiable.
Bon. Une fois fini vous faites un rapport de présentation du DCE et le tout devra être corrigé et validé par PJM et BGQO, chacun leur tour. Sans oublier le CSP pour le CCAP. Avec un peu de chance, après plusieurs échanges par mail (bon, une vingtaine minimum quand même) la troisième ou quatrième version corrigée devrait être la bonne.
Puis ce rapport devra être signé par le RPA. ATTENTION, n’oubliez pas le bordereau de circuit des signatures. Il y en a qui l’ont oublié, ils ont eu des problèmes…
Toutes les pièces devront être enregistrées sous plusieurs dossiers sur le serveur, mais aussi sur un site SharePoint spécifique avec plein de sous-dossiers. Si ce n’est pas au bon endroit, faudra pas vous étonner que ça piétine…
Ensuite, le marché est publié dans PLACE et quand on a reçu toutes les offres vous choisissez le titulaire. »
LE TECHNICIEN :
« OK, et après on y va ? »
VNF :
« Holà pas si vite… »
« Pour que le marché soit signé, il faut rédiger un RAO que là aussi vous soumettez à BGQO et PJM (là aussi, normalement la 2e ou 3e version corrigée…) avant de le faire valider par le RPA. Ne pas oublier le bordereau de circuit des signatures et de faire numéroter le marché…
Bon, je résume le cas le plus simple. Maintenant si “ça monte” à Béthune à la DMP et CB, ce serait trop long à expliquer. Restons dans le simple, on n’a pas 4 heures devant nous… »
LE TECHNICEN :
« Oui, vous avez raison de simplifier… Parce que déjà là… Bon donc après ça c’est tout bon, je peux commencer le chantier ? »
VNF :
« C’est une blague ?
Vous êtes un marrant vous. Sérieusement, ensuite vous remplissez l’annexe 5 pour demander un EJ au CSP. ATTENTION de tout bien renseigner : Numéro de programme, de l’opération, du sous thème en vérifiant qu’il y a bien les CP bien sûr.
Comme vous êtes un chanceux, j’espère que vous n’aurez pas de déclaration de sous-traitant, sinon là aussi on n’a pas quatre heures…. »
LE TECHNICIEN (en sueur…).
« Bon. Donc après je commence le chantier ? Ça va être plus simple après ? »
VNF :
« Oui. Déjà c’est bien. Vous êtes arrivé jusque-là. Simple ? Pourquoi pas si par miracle tout se passe comme prévu sur le chantier.
Sinon prix nouveaux, avenant, OS, constats, prolongation de délai, décision de poursuivre… Avec à chaque fois le tourne-manège habituel : Rapport, BGQO, PJM, modifications puis 2e tour… 3e tour… »
LE TECNICIEN :
« Ne me parlez pas de malheur, ce serait la poisse ! Vivement la fin de chantier alors. »
VNF :
« Oui, si on veut.
À la fin, ce n’est pas compliqué : vous remplissez les documents Exe 4, Exe 5 et le 6 avec les 3 signatures, en espérant qu’il n’y ait pas de réserves. Ensuite les états d’acompte en calculant les révisions de prix (ATTENTION, pas de confiance aveugle dans MARCO…), puis les SF. Ensuite le DGD.
Je ne vous réexplique pas le circuit BGQO, PJM, CSP, RPA….
Bon tout est clair ? Pas de questions ? »
LE TECHNICIEN :
« Heu si. Je crois que cette écluse, à bien y réfléchir, elle est bien comme elle est. Sinon, la modernisation de la commande publique elle a lieu quand ? »

Fin

Toute l’équipe de la section CFDT-VNF vous souhaite de joyeuses fêtes de fin d’année.

DT Rhône-Saône

Après avoir réduit considérablement les effectifs en automatisant les ouvrages.
Après avoir intégré aux équipes des saisonniers (3 +1) afin de diminuer encore les effectifs pérennes.
Après avoir redécoupé sans cesse les secteurs d’itinérants allongeant ces derniers au-delà de ce qui est réalisable sur une journée de travail.
Après avoir annoncé la baisse du niveau d’enfoncement sur le Canal du Rhône au Rhin (CRR) empêchant ainsi les derniers bateaux utilisateurs de passer ce qui conduira à terme à un passage en gestion hydraulique.
Après avoir annoncé remplacer certains agents temporairement par des saisonniers de par l’impossibilité de recruter qu’impose le plafond d’emploi et ceci au mépris complet de la réorganisation mise en place en 2017 et du Plan Particulier d’Exploitation (PPE) correspondant.

C’est maintenant sur les saisonniers que le couperet tombe en divisant par 2 le nombre de recrutés.
C’est maintenant qu’il n’y a plus aucune marge de manœuvre que l’on pourra toujours faire porter la responsabilité de la baisse du niveau de service sur l’absence ou la maladie d’un agent.

Mais sur ces points, nous disons : ASSUMEZ plutôt que de faire croire en la fatalité !
Assumez que, malgré vos démentis qui renvoient vers une participation des régions pour le maintien du niveau de service actuel, votre intention est de « dénaviguer » le Petit Gabarit de la DTRS.

La centralisation décisionnaire et ses dérives

Les exemples sont nombreux et se multiplient ces dernières années :
Centralisation des missions comptables et demain les services facturiers,
Gestion domaniale,
Informatique (DSIN),
DIMOA…

La centralisation génère une perte d’identité des agents

Il y a cette centralisation affichée, mais aussi celle plus insidieuse où les agents en UTI se sentent de moins en moins concertés, écoutés dans le pilotage de leurs cœurs de métier. En effet, si cette centralisation peut se comprendre d’un point de vue du pilotage stratégique de l’établissement, ce sont ses dérives qui créent le malaise chez les agents en UTI qui ont de plus en plus de mal à se projeter professionnellement.

Pourtant, bien souvent les connaissances, l’expérience, les compétences et le pragmatisme des agents en UTI permettraient d’éviter des erreurs stratégiques, techniques ou sociales.

Une perte d’expertise et de l’expérience du terrain

Prenons l’exemple de la DIMOA : une vacance de poste et un turn-over important des agents dans ce service peuvent conduire à un manque d’expérience et de connaissance de l’établissement aboutissant à une dérive bureaucratique, une lourdeur des procédures qui vont à
l’encontre même des raisons de sa création qui visait une plus grande fluidité et une optimisation des budgets !

Dans tous les domaines métiers de VNF, les agents de terrain, qui connaissent leurs secteurs, leurs ouvrages, les partenaires locaux doivent être entendus et autant que possible écoutés si l’on ne veut pas accentuer encore davantage ce sentiment de millefeuilles de bureaux dans les sièges où chacun y va de sa procédure, de sa directive, en croyant que les agents en UTI n’ont pas d’avis utiles et qu’ils doivent seulement appliquer ce qu’on leur dit.

Si l’on veut que l’établissement avance en optimisant ses ressources et ses moyens, il ne peut pas y avoir cette scission entre la base et les sièges, car chacun apprend des autres, dans des relations de confiance montantes et descendantes…. À condition de s’écouter !
Ces questions peuvent encore se poser et sont primordiales aujourd’hui, mais qu’en sera-t-il demain ? En effet, on pourrait aussi parler d’autres dérives comme : l’externalisation, la réduction des effectifs ou les implantations géographiques, mais ça serait beaucoup trop long…