L’âne et ses bottes de foin

En effet, la ville du Pas de Calais a vu naitre un philosophe qui nous a transmis son savoir et que nous vous proposons de découvrir au travers du prisme de notre actualité du siège. Il s’agit de Jean Buridan, né au 13e siècle et ayant, entre autres, donné son nom au paradoxe de l’âne de Buridan. Rassurez-vous, nous n’allons pas nous embarquer dans une épreuve du bac littéraire.

Il s’agit d’une démonstration logique et absurde qui met en scène un âne affamé incapable de se décider entre deux bottes de foin identiques. Cette pauvre bête, ne pouvant choisir entre les deux bottes et restant coincée dans son dilemme, finit par mourir de faim sur place.

Attention, il est inutile d’appeler la SPA, nous n’avons pas eu besoin d’un âne pour vérifier cette démonstration, d’une part parce que nous sommes contre les violences envers les animaux et, d’autre part, parce que la direction générale le fait déjà très bien elle-même.

Pour y arriver, il suffit de remplacer l’âne par la direction générale et les bottes de foin par le secrétariat général et la direction des ressources humaines et des moyens.

Depuis la création de l’EPA, la gestion des ressources humaines des salariés et agents du siège est un serpent de fleuve pour notre pauvre direction générale. Comment s’occuper de cette structure qui n’est pas une 8e direction territoriale, mais qu’on ne peut pas non plus considérer comme une exception d’un point de vue des ressources humaines ? Doit-on y consacrer des moyens pour le faire fonctionner, sur le modèle des secrétariats généraux des DT ou faut-il compter sur les ressources de la DRHM ?

Et si on laisse la DRHM s’occuper du siège, peut-on toujours considérer qu’il s’agit toujours d’une direction nationale qui ne s’occupe que des sujets nationaux ? Coincée entre ces deux services/directions, la direction générale a été, ces dernières années, incapable de décider vers qui se tourner pour échanger, dialoguer et surtout comprendre comment organiser le fonctionnement des directions du siège.

La première botte de foin serait celle du secrétariat général qui connait les personnels, peut piloter les réorganisations sur la base d’échanges préalables avec les équipes, assure le fonctionnement des instances et se pose comme l’interlocuteur RH des directeurs du siège. Mais très souvent, sa place et sa latitude sont insuffisantes et le Secrétariat Général enregistre les changements plus qu’il ne les pilote.

La seconde botte serait celle de la DRHM, direction dédiée aux questions des ressources humaines, totalement en capacité d’assurer la cohérence entre les décisions nationales et leur application locale, avec un directeur des ressources humaines qui a le poids nécessaire (normalement) pour garantir que chaque recrutement se fait sur une fiche de poste dédiée, pesée, avec un processus identique et sans passe-droit. Mais là aussi, choisir la DRHM risque de noyer le fonctionnement du siège dans une direction déjà surdimensionnée, à l’image des questions informatiques qui n’ont jamais pu exister en son sein.

C’est ce paradoxe qui tracasse notre animal, car, depuis 10 ans, il hésite et n’arrive pas à se décider.
Les deux organisations ont du sens et chacun de ces choix pourrait permettre d’avoir enfin une méthodologie de travail cohérente, mais, hélas pour les personnels et pour leurs représentants, la direction générale fait et défait son modèle.

Initialement confiée à la DRHM, il avait été décidé il y a quelques années de créer ce service de proximité via un Secrétariat Général (SG). Mais finalement, il s’avère compliqué pour la direction générale de piloter ce SG (et les instances) donc il devient urgent de remettre à plat ce fonctionnement en demandant à la DRHM de piloter à nouveau les ressources humaines du siège.

Vous le voyez, notre pauvre âne n’a pas fini d’hésiter entre ses deux bottes de foin et il est probable qu’il continue à hésiter dans les prochaines années.

Du point de vue de la CFDT VNF, nous ne nous inquiétons que d’un seul aspect, celui des personnels concernés qui vont re re changer de direction. Heureusement que, pour une fois, le processus s’est fait à peu près dans les règles, mais que d’énergie perdue pour revenir au point de départ.

S’il fallait retenir malgré tout une morale, c’est qu’il est toujours possible d’avancer quand on prend le temps d’analyser la situation et qu’on accepte de dialoguer avec les personnes concernées. Mais si la finalité consiste à revenir au point de départ, il y a fort à parier que Buridan ait eu raison et que notre âne finira par mourir d’inanition… Comme le dialogue social !

FIN

Toute l’équipe de la CFDT-VNF Siège vous souhaite de bons moments et de très belles fêtes de fin d’année avec vos proches et votre famille.

Vous avez demandé le siège ? Ne quittez pas, nous vous mettons en relation…

Question de Côme Haix : Bonjour, je suis sollicité par le ministère pour rendre des postes grâce à des budgets du plan de relance, mais, du coup, je me suis engagé à tout moderniser en même temps et je n’arrive plus à faire tourner mes services  ? Que dois-je faire ?

Notre réponse : Et bien vous avez de la chance, cher Côme Haix, car vous allez contribuer à relancer la France en ne remplaçant pas tous les départs à la retraite des agents et c’est une bien belle mission qui vous est proposée là. Peu importe que vous n’arriviez pas à faire comprendre à vos interlocuteurs du ministère qu’il est compliqué de lancer tous les chantiers sans personnel supplémentaire ou au moins avec le même nombre de personnes, vous allez réussir à les lancer. Et si vous ne savez pas comment faire pour tout faire et bien ne faites pas tout ! Faites un petit tour sur vous-même (en néo langage administratif, un 360°), oubliez les missions les moins importantes et concentrez-vous, enfin concentrez vos équipes sur l’objectif unique : moderniser ! Le reste (politique RH cohérente, remise en état du réseau, mettre en place un dialogue social) attendra.

Question de Hesse Geai : Bonjour, je souhaite profiter de l’occasion post Covid pour rassembler tous les personnels du siège dans le bâtiment principal. Bon, pour l’instant, tout le monde se tasse un peu, mais il doit rester de la place quelque part et on peut laisser en place du télétravail. Vous avez des conseils ?

Notre réponse : Merci pour votre demande de conseil, Hesse Geai, c’est toujours bien de demander aux agents avant de tout changer. Pour mettre 300 personnes dans un espace prévu à l’origine pour 120, en rajoutant des salles pour faciliter la collaboration entre les services, permettre aux salariés de passer des appels sans gêner les collègues ou réaliser des visios, pardon, des réunions en distanciel puisque c’est leur lot quotidien depuis plus d’un an, il va effectivement falloir compter massivement sur le télétravail. Peu importe qu’il ne soit toujours pas prévu de compensation financière, le personnel du siège et des DT est habitué désormais. Par contre, les directions qui ne pouvaient pas télétravailler avant la crise parce que euh, et bien parce que, mais qui ont finalement télétravaillé pendant toute la crise vont nécessiter une (grosse) explication à des directeurs frileux à la base à laisser leur personnel hors de leurs champs de vision. Et il serait de bon ton de se souvenir du travail réalisé pendant la dernière année par les personnels « indispensables » qui ont rempli leurs missions dans des conditions inédites, en particulier quand on leur présente désormais une réorganisation de leur service. Dernier point à prendre en compte, abstraction faite des dépenses importantes, il faudra désormais sur Paris réserver des salles haut de gamme à l’extérieur dans une zone calme et climatisée pour les réunions de direction et les conseils d’administration, c’est leur habitat naturel rappelons-le.

Question de Herr Hache : Bonjour, j’ai rédigé plein de notes dernièrement sur différents sujets, notamment j’ai bien avancé sur ma gestion du personnel en proposant de faire le minimum sur la NAO (je suis trop fort pour négocier sans négocier), mais, curieusement, personne ne retrouve mes documents. Que dois-je faire ?

Notre réponse : Guten Tag, Herr Hache. Contrairement à ce que pourrait indiquer l’origine de votre nom, vous semblez avoir perdu toute rigueur germanique et le sens du compromis pour fournir au personnel une information claire et transparente. À notre avis, vous avez encore dû mettre vos documents sur l’intranet VNF et vous essayez désespérément de les retrouver via le moteur de recherche de ce même intranet. Et bien rassurez-vous, vous n’êtes pas le seul ! Devant ce triangle des Bermudes informatique, vos collègues de la DSIN nous proposent de passer prochainement par un bureau numérique, qui devrait nous permettre de retrouver nos petits, parmi les documents que vous mettrez en ligne et parmi nos propres documents, désormais accessibles en ligne via le cloud. Ce sera aussi l’occasion de faire un peu de ménage dans nos sharepoint, dans nos serveurs ou dans nos disques durs. Alors certes, il y a de temps en temps quelques coupures de réseau ou une cyberattaque qui nous rappellent que nous dépendons désormais entièrement de nos ordinateurs, mais si cet outil pouvait nous permettre de trouver enfin les documents des Herr Hache, même des moyens, nous en serons heureux.

Saynète de la vie à VNF : Courte (en texte) et longue (dans le temps)

La Direction : « Il faut qu’on vous dise, nous réfléchissons à centraliser à nouveau la gestion administrative des salariés de droit privé au siège de VNF. Si cela se confirme, les missions du PPRH et du SG du siège vont indéniablement être impactées ! »
Les élus CFDT-VNF : « Ah bon, nous reviendrions au même fonctionnement qu’en EPIC ? À quelle échéance ? Quels seront les impacts pour les personnels identifiés sur ces missions en région ? Comme le SG et le PPRH gèrent déjà plus de la moitié de l’effectif et qu’ils ont une expérience non contestable dans ce domaine, ce sont eux qui vont récupérer cette charge de travail ? Les équipes vont-elles être redimensionnées en conséquence ? »
La Direction : «Ah non, nous n’avons pas dit ça… Ni le contraire d’ailleurs ! Soit on ne fera rien, soit on doublera leur charge de travail et nous verrons comment reconfigurer les équipes en conséquence. Ou alors, on leur supprimera une très grande partie de leurs missions pour les transférer au SGAP ! Tous les scénarios sont à l’étude et aucune décision n’est prise ! Nous reviendrons vers vous dans quelques mois… »

Acte II Scène I :

2018 : Néant… Relance des élus, mais aucune nouvelle !

Acte II Scène II :

2019 : Néant… Relance des élus, mais aucune nouvelle !

Acte III Scène I :

La situation à la fin octobre 2020 est que nous entendons raisonner le réveil de la réflexion menée pendant 3 ans au sein de la DRHM ! Pour avoir murie, elle a muri ! Enfin, on pourrait le penser…
Les élus CFDT-VNF : « Bon, vous savez que cela fait trois ans que tous les salariés potentiellement impactés plus ou moins fortement par votre projet de réorganisation s’interrogent sur le devenir de leur poste et de leurs missions ? Supprimé ? Conservé ? Transféré ? Reclassé ? De plus, suite à quelques mobilités, faute d’arbitrage sur le sujet, les postes vacants ne sont pas publiés et la charge de travail se répartit sur les personnels restants… ce n’est plus durable ni acceptable ce manque de transparence et cette incertitude permanente ! Où en êtes-vous ?»
La Direction : «Bon, nous vous confirmons que la décision est prise. Nous recentraliserons bien la gestion administrative de tous les salariés de droit privé au siège. Par contre, nous ne savons toujours pas si nous centraliserons au niveau du SG ou au niveau du SGAP ! À ce stade, nous ne pouvons pas vous en dire plus ! Comprenez qu’avec la crise sanitaire en lien avec le CORANAVIRUS nous n’ayons pas pu avancer à la vitesse souhaitée sur ce dossier. Nous vous en dirons plus dans quelques semaines…»

Acte III Scène II :

Entre 2017 et début 2020, date à laquelle est apparue cette épidémie, c’est vrai que ça explique tout ce retard qui laisse dans l’attente les personnels avec leurs questions et leurs inquiétudes.
Les élus CFDT-VNF : «Que cela soit tranché dans un sens ou dans un autre, il est désormais temps de mettre cartes sur table et de répondre clairement aux interrogations des personnels. Il est clair également qu’avec un délai comme celui-là, nous espérons que l’étude d’impact RH pourra être produite dans le rapport de consultation et que les personnels auront été concertés sur leur devenir. Allez, nous vous invitons à informer le CODIR et le COMEX qu’une réflexion est en cours pour une refonte totale qui générera un impact majeur sur leurs missions et leur avenir professionnel. Bien entendu, rien de plus et donnez leur rendez-vous dans trois ans quand tout sera décidé et acté ! Pour celles et ceux qui seront encore là, nous sommes certains qu’ils seront ravis et aussi patients que les personnels des PPRH, SGAP et SG.»

Acte III Scène III :

Ce qu’il faut retenir : «Il faut une infinie patience pour attendre ce qui n’arrive jamais»*
* Citation : Pierre Dac